Note : cet article est une traduction de l’article" The tao of productivity "de Léo Babauta. C’est donc lui qui s’exprime dans le “je” de cet article !
Il est issu du blog d'Olivier Roland : www.habitudes-zen.fr
En cette époque de communication digitale, nous sommes plus occupés que jamais. Et pourtant, dans tout ce bruit et cette fureur, nous n’avons pas le temps de nous concentrer sur ce qui est important, sur la réflexion.
Pour arriver à se concentrer, nous avons besoin de repenser complètement ce besoin de productivité.
Pensez à notre culture obsédée par la productivité : avec le besoin de « travailler dur » et de travailler de longues heures pour que les choses soient faites, avec le besoin d’être occupé, occupé, occupé tout le temps, avec le besoin de faire des listes et de les cocher, avec le besoin de jongler avec un nombre incalculable de projets et de faire plus de revenus et d’en accomplir toujours plus. Mais à quelles fins ? Quel est le but de toute cette obsession ? Cela mène a un burnout, a du stress, de l’anxiété, du mécontentement, de l’avidité, de la confusion, et pas de temps pour la famille, les amis, et pour vous-même.
Qu’est-ce qui arriverait si nous balancions tout cela par la fenêtre ? Si nous disions, « Je veux faire des choses importantes, et le reste peut bien aller se faire voir. » ? Ayons un nouveau crédo : simplicité, but, concentration, silence, et joie. Faisons des choses belles et utiles, et aimons cela.
Avec cette “nouvelle” conception de la productivité (qui est en fait aussi vieille que le travail lui-même), nous pouvons adopter quelques nouveaux principes. Les principes que je propose sont inspirés par le Taoïsme, une philosophie qui a fortement influencé ma vie. Je ne suis pas taoïste, pas plus que je n’en suis un expert, et beaucoup des choses que j’écrirai ci-dessous ne sont pas exactement dans cette lignée.
Soyez satisfait
« Soyez satisfait de ce que vous avez;
Réjouissez-vous de la façon dont sont les choses.
Quand vous réalisez qu’il ne manque rien,
Le monde entier vous appartient. »
- Lao Tseuest la base du Tao de la productivité : l’ancienne version de la productivité était basée sur le désir d’en faire plus, d’être meilleur, d’accomplir davantage.
À la place, débarrassez-vous de ce désir, et réalisez que ce que vous avez est suffisant
Si vous réalisez que ce que vous avez est suffisant,
vous êtes réellement riche.
Si vous êtes déjà riche, avez-vous besoin de plus d’argent ? En avez-vous besoin plus, et plus ?
Si vous êtes satisfait, vous l’êtes parce que cela vous rend heureux, pas parce que vous en voulez plus.
Quand il n’y a plus de désir,
toutes les choses sont en paix.Maîtrisez la non-action
La plus gentille chose du monde
Surpasse la chose la plus difficile du monde.
Ce qui n’a pas de substance
Entre là où il n’y a pas de place.
Cela montre la valeur de la non-action.
Enseignez sans mots,
Soyez performant sans action :
C’est la voie du Maître.Cela sera le principe le plus compliqué à maîtriser, je pense, parce que notre vieille obsession de productivité était une obsession d’action.
Cela m’aide de penser à la nature : elle ne fait rien, elle ne se presse pas, et pourtant tout est fait.
Pourquoi est-ce que tout est fait dans la nature ?
Parce que :
- Il n’y a rien qui ait réellement besoin d’être fait ─ quoiqu’il arrive, c’est une bonne chose.
- Ce qui arrive est le résultat de la nature actuelle des choses ─ elles feront ce qu’elles font à cause de ce qu’elles sont.
Pensez à la façon dont cela peut s’adapter à votre travail : pouvez-vous abandonner ce que vous pensez « devoir » être fait ?
Et pouvez-vous repenser les choses de façon à ce qu’elles arrivent à cause de ce qu’elles sont, et non parce que vous avez décidé qu’elles arriveraient ?
Ce n’est pas une tâche facile, mais cela peut arriver si vous gardez l’esprit ouvert et prenez en considération les « besoins » et la nature des choses.
Le Maître permet aux choses d’arriver.
Il façonne les évènements quand ils surviennent.
Il dégage la voie
Et laisse le Tao s’exprimer seul.Relâchez le contrôle
La Maître voit les choses comme elles sont,
Sans essayer de les contrôler.
Il les laisse faire leur propre chemin,
Et reste au centre du cercle.C’est un autre changement difficile : laisser tomber notre besoin de contrôle. Nous essayons de contrôler notre environnement, de contrôler notre comportement, contrôler notre esprit, contrôler les autres, contrôler les évènements. Et pourtant, tout cela n’est qu’illusion : nous n’avons aucun contrôle sur ce qui arrive. Les choses se passent tout le temps mal, les plans échouent, nous échouons,et nous ressentons personnellement ces échecs parce que nous pensions que nous pourrions contrôler quelque chose, et que ce n’est pas le cas.
Contrôler les autres est une énorme source de conflit. Arrêtez d’essayer de contrôler vos employés, vos collègues, vos patrons, les membres de votre équipe, le gens que vous aimez. Laissez-les faire ce qu’ils veulent, et travailler avec vous de la façon qu’ils veulent.
Alors comment travailler sans contrôle ?
Cela demande du temps de l’apprendre, mais l’idée est de laisser les choses arriver, et d’agir (et de ne pas agir) dans le flux de ces évènements. Laissez les gens faire ce qu’ils veulent, et trouvez le calme au cœur de ce tourbillon d’activité et de gens.
Le Maître permet aux choses d’arriver.
Il façonne les évènements quand ils surviennent.
Il dégage la voie
Et laisse le Tao s’exprimer seul.Arrêtez de planifier
Les autres gens ont un but,
Moi seul ne sais pas.
Je glisse comme une vague sur l’océan,
Je souffle aussi librement que le vent.Cela va de pair avec le fait de relâcher le contrôle. Arrêter de planifier, arrêter d’essayer de contrôle la façon dont les choses vont se dérouler et ce qui en résultera. La vie ne se déroule jamais selon les plans, donc à quoi bon se stresser en s’inquiétant de l’avenir puis en s’inquiétant du passé quand les plans échouent ?
Vivez dans l’instant, sans avoir de résultat en tête. Laissez les choses arriver, et soyez satisfait de ce qui arrive. Travaillez, bien évidemment, mais faites-le parce que cela vous procure de la joie.
Ma technique pour y arriver : Détruisez votre « To-do list ».
Parce qu’il ne vise aucun but,
Tout ce qu’il fait réussit.Détachez-vous du succès et du besoin de reconnaissance
Le succès est aussi dangereux que l’échec.
L’espoir est aussi creux que la peur.
En quoi le succès est-il aussi dangereux que l’échec ?
Que vous montiez l’échelle ou la descendiez,
Votre position est incertaine.
Lorsque vous avez vos deux pieds au sol,
Vous serez toujours en équilibre.Le succès est une chose enracinée dans notre culture, et presque tous les moments de notre enfance et de notre éducation sont tournés vers le succès. Mais c’est un concept creux.
Qui définit le succès ? Pourquoi est-ce si important ? Qu’arrive-t-il si on ne l’atteint pas ? Et qu’arrive-t-il quand nous l’atteignons, et en voulons toujours plus, ou que nous réalisons que ça ne valait pas la peine de faire l’effort, et que nous avons gâché notre vie ?
Gardez les pieds sur terre. Trouvez l’équilibre, et la satisfaction. Oubliez le « succès ».
Le Maître fait son travail
Puis s’arrête.
Il comprend que l’univers
Est pour toujours hors de contrôle,
Et qu’essayer de dominer les évènements
Va contre le courant du Tao.
Parce qu’il croit en lui-même,
Il n’essaye pas de convaincre les autres.
Parce qu’il est satisfait de lui-même,
Il n’a pas besoin de la reconnaissance des autres.
Parce qu’il s’accepte lui-même,
Le monde entier l’accepte.Cette citation dit réellement tout. Je n’ai rien à ajouter. Abandonnez ce besoin de reconnaissance, et ce besoin de « productivité » s’effacera.
Faites votre travail et prenez du recul
Remplissez votre bol à ras-bord
Et vous en gaspillerez.
Aiguisez sans cesse votre couteau
Et vous l’émousserez.
Courez après l’argent et la sécurité
Et votre cœur ne se desserrera jamais.
Souciez vous de la reconnaissance des gens
Et vous serez leur prisonnier.
Faites votre travail, puis prenez du recul.
C’est la seule voie vers la sérénité.C’est une leçon que nous avons beaucoup de mal à apprendre. Nous faisons notre travail, puis nous en faisons encore plus, et plus encore. Prenez plutôt du recul. Vous me remercierez pour ça.